mercredi 29 mai 2013

Six haïkus nouveaux

Le grand cahier noir
Vécut sans qu'on y écrive
Des années durant.

Le papier blanchâtre
S'habille de couleurs ; fêtes ;
Les mots le transpercent.

Ton regard m'envole
Loin de ces incertitudes
Quoiqu'il m'en donne une.

La douceur s'invite
Une belle trêve éclate
Tout semble moins faux

L'étreinte est si belle
Et le moment doux si frêle
S'estompe déjà.

Un jour je dirai
Les univers que j'ai vus ;
Je te les peindrai.

dimanche 26 mai 2013

Peur de la mort (ft. Kappa)

- Hey, est-ce que ça vous fait peur, de mourir ?
- Oui ça nous fait peur, Kappa. Ça nous saisit. Quoique...
- Quoique quoi ?
- Tu peux pas comprendre, Kappa. La vie, c'est pas comme l'irréalité. C'est infini, mais plein de frustrations ; plein de temps qu'on aura cru saisir.
- "Du temps qu'on aura cru saisir", ça c'est dans la chanson Des vies, de Jean-Jacques Goldman.
- Oui, Kappa. Très belle chanson.
- On apprend beaucoup dans vos chansons. On apprend votre solitude, on apprend vos vies plates, vos craintes, mais aussi vos espoirs, vos chances et vos revanches.
- On apprend aussi beaucoup dans nos histoires. Sinon, je pense qu'on a peur de mourir, oui. Mais a-t-on peur de la mort ?
- Et puis c'est quoi, la mort ?






- C'est Beau, ce qu'il a dit.
- C'est Triste de mourir sans avoir assez brillé.
- Tu es déjà mort ?
- Non, Kappa. Ici on ne meurt qu'une fois.
- C'est peut-être pour ça que vous en avez peur.
- Certains n'en ont pas peur. Enfin je n'en sais rien.
- Si vous avez qu'une vie, vous avez sûrement l'impression qu'elle est trop courte, trop fragile.
- Toi, tu connais Fauve.
- Ouais. Hé mais attends, on a parlé de la peur de sa propre mort... mais celle des autres, alors ?
- Ah, celle des autres... celle qui saisit encore plus. Celle qui génère les regards gênés, celle dont on ne veut pas avertir tout le monde. Celle qui nous glace, un peu. Celle qui génère des étreintes, ou des incompréhensions.
- Parce qu'on peut ne pas comprendre la tristesse de quelqu'un qui a perdu un membre de sa famille ?
- La connerie humaine est un puits sans fond. Ouais, et puis y'a les "Bah alors ? Ça va pas ?" auxquels on a envie de répondre "Mais ta GUEULE ! Et me dis pas d'arrêter de m'énerver, putain !". Et voilà.
- Toi, t'as peur que quelqu'un que tu aimes meure ?
- Evidemment que j'ai peur ! J'ai jamais connu ça ; peur de l'inconnu. Mais aussi car je connais des gens qui ont vécu ça, et c'est suffisamment triste ! Mais après, on peut avoir peur de tout. Moi, j'ai surtout peur de mourir bêtement. Genre en me recevant une caisse sur la tête, dans la rue, parce que je regardais mon téléphone.
- Donc la mort fait peur.
- En partie. Surtout qu'on doit se jeter follement dans le peu de temps qui nous est imparti...
Ce temps qui file.
- Mais parfois, la peur de la séparation est plus forte que la peur de la mort.
- C'est bien vrai.
- Et la peur d'arrêter de penser, aussi.

vendredi 24 mai 2013

Images.

Quand une image est un poème.
Quand un geste saisi sur l'instant vaut mieux que des discours.
Quand les moindres recoins de ma tête sont décrits bien mieux que par de longues études.
Quand quelques pixels, un peu d'encre ou encore un souvenir onirique sont mieux que des mots ;
mieux que la joie d'avoir trouvé l'image
          que des mots
          que des cris
          , comme une chanson qui coule en notre esprit comme un jet de couleurs.

Quand les couleurs jouent avec nos yeux.
Quand tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté.

Peindre, photographier, dessiner, pour mieux fixer une réalité que l'on ne peut décrire.
Ecrire une irréalité que l'on ne veut pas fuir.
Et quand les deux s'unissent !
Quand le mot devient image, et l'image, mot.
L'union de deux magies.

"Appuyer la vie, la magie" ; appuyer un regard et moins de mots. Ou un geste. Un geste est une garantie directe, sans contrat, sans signature ; uniquement, et exclusivement, des gestes : des impressions de sentiments sur une peau différente de la nôtre ; une peau qu'on aime et qui aime nos gestes, et dont notre peau aime les gestes.
Une image, comme un regard et comme un geste, est une garantie directe d'un sentiment, peut-être éphémère mais juste. Comme ça.

Pour faire battre nos yeux
et nos lumières,
plus
g
  r
 a
   n
  d

lundi 20 mai 2013

Poème lambda.

Petits coups d’œil à droite, à gauche,
Il avance en croisant les doigts,
Regard lointain, mains dans les poches,
Il ne pense à rien de bien droit,

Il ne pense à rien de sain - à rien d'humain
Rien de réel - et rien de fade
Rien de sympa - et rien de fin.

Il se sert une limonade                         Puis il est là incognito !
Volée dans un faux bar                       Car l'histoire n'est pas nette,
Versée dans un faux vers                    Mais il faisait un peu chaud,
Et qu'il sirote sans vouloir                    Et ce n'était pas la fête :
Avoir l'air tout plein de mystères.         Il fallait un peu se distraire,
                                                            S'abandonner au rêve étrange Mon personnage a pu donc faire
un saut, un peu comme un ange.

Et il avance par à-coups,                   et il avance sans effort,
Imaginant, de ci, de là,                       imaginant la vie plus loin,
Un petit scénario pas fou                   toujours un peu en désaccord
Avec les gens qui pensaient là.           avec les gens qui n'aiment point.

Et il se meut sans avoir peur               et il sépare une idée noire
Des erreurs bêtes et des râleurs         d'une âme ne méritant pas
Qui ralentissent son honneur.              tristesse et pleur et désespoir.
Et il marche sans qu'il ne meure.         Et il fait taire les effrois.

vendredi 17 mai 2013

Yeux.

Éternelles, s'avancent, sous les jets durs des lances,
Les envies. Elles sont là, discernables, belles
Évidemment, tangibles. Elles vibrent, elles dansent,

Sous nos yeux de faïence ; innocents ? Pas rebelles ?

Oh, ils le deviendront. À cause des envies.
Rebelles, ils s'avancent et, viscères en avant,
Ils s'agitent et ils sifflent, et ils courent et ils crient ;
Ils s'énervent et ils soufflent, et ils vont par-devant.

mardi 14 mai 2013

Importance.

Moi je pense que tout le monde s'en fout, de l'importance première d'une chose. Après, peut-être ce que je dis est-il sans importance.

L'amour de l'acte. - La plus jolie fin du monde
Toujours, les personnages ont leur importance fixée dès le début d'un livre. L'auteur l'a décidé ; lambda se posera sans cesse des questions et tentera d'y répondre et il sera le personnage principal quand même. Kappa sera son chat, et même s'il porte une marque comme nom il sera anticapitaliste parce que c'est un chat.

Le scénario est fixé, à quelques vis (et à quelques vices) près, les personnages ont leur fonction, ils feront ça et ça et ça, Êta tuera le dragon infâme de Tau, parce que c'est comme ça, parce que le dragon est méchant et qu'il a rasé une ville, du coup il faut le tuer (c'était une ville vide). L'importance de ce dragon est évidente : sans méchant, l'ensemble s'écroule, le yin et le yang, tout ça, la mythologie, les délires cosmiques. Êta a une importance sans qu'on ait besoin de le dire, parce que c'est un chat (un copain de Kappa) et qu'il a tué le dragon. Vous ne saviez pas qu'Êta était un chat ? Un chat mignon, de surcroît. Son importance est multipliée, d'un coup. Mais le dragon aussi était mignon. Bah oui, vous l'avez jugé sans le connaître, aussi. Tout ça parce qu'il a rasé une ville vide. Mais du coup il fallait lui ôter la vie. Faudrait savoir. Il est mignon mais méchant parce qu'il a rasé une ville vide. Mais même s'il est mignon, il est mort ! Sauf que vous ne saviez pas qu'il était mignon ni que la ville était vide.

Au fait, vous avez pensé aux autres personnages après la mort du dragon ? Désœuvrés, désemparés, leur but envolé, leurs idéaux accomplis, il ne leur reste plus rien à faire. À part chercher un autre dragon. Et lui faire raser une autre ville vide.

Moi je pense que tout le monde s'en fout.

Enfin je n'en sais rien.

Notablement,
Le personnage lambda. 

lundi 6 mai 2013

Haïkus.

Un loup blanc se lève
Et il scrute l'horizon
Et il fond sur l'ombre.

Le ciel devient noir
Il fait spécial au-dehors
Je sors de la lumière.

La ville est bien froide
Le métal y roule et fuit
Nous dormons à deux.

Ton cou est poète ;
Il attire, doux et paisible,
Mes mains amoureuses.

La vie est lumière
Doucement, nous approchons
De l'étreinte immense.

Ton autre chemin
Et le mien, bien différent
N'ont rien à se dire.

Le bois vagabond
Roule des yeux las sur l'onde
Et le flot l'emporte.

Tu es important ;
Le E qui se croit trop faible
Mais le G puissant.

Tes yeux sont mystère
Mais ils brillent intensément
Ils sont deux beaux rêves.

dimanche 5 mai 2013

On arrive aux délires de science-fi

"Bonjour, je chope un astéroïde au vol, je l'arrache à son vide natal"
Bonjour ! Aujourd'hui, cours de science-fiction. Oui, déjà une question ? Quoi ? La science-fiction commence à se concrétiser ? Ok, cours d'actualité spatiale alors.

J'en étais encore à rêver devant l'excellent Fondation d'Isaac Asimov (lisez-le ! lisez-le !), quand j'appris la nouvelle : des organisations spatiales veulent exploiter les astéroïdes pour leurs minéraux !

La science-fi devient donc réalité. Bien bien bien. En fait le concept est simple : une machine vient choper l'astéroïde au vol et le mettre sur orbite lunaire pour ensuite mieux l'exploiter.

"Un petit caillou pour l'univers
mais un grand rocher pour l'humanité"
L'idée n'est pas mal du tout ! Mais comme j'ai un esprit retors (ah bon ?), je ne peux m'empêcher de penser aux conséquences (rho !). Ça ne va pas changer quelque chose dans le système solaire ? Apparemment non. (donc tout va bien en fait)


Et puis, c'est une super bonne chose pour l'Homme, aussi ! La preuve que nous sommes capables de repousser nos limites à un rythme surprenant ! Avant, les autres tribus. Puis des villes, la mer, la Terre entière, et enfin l'espace... et il reste tant à y découvrir et à y faire ! La preuve que nous maîtrisons de mieux en mieux nos techniques et nos outils. La preuve que nous laisserons sûrement dans l'espace une magnifique empreinte... et au fond, c'est ce que nous voulons, non ? Et l'exploitation minière des astéroïdes n'est qu'une part infime de l'immensité des projets spatiaux humains...

Alors, ce n'est pas une petite fierté, mais ce n'est que le commencement d'une histoire de laquelle l'Homme n'a écrit que le "Il" de "Il était une fois"... L'Homme n'a pas fini d'évoluer, d'apprendre et de faire ! Et vous ? Qu'en pensez-vous ?

samedi 4 mai 2013

Sinon pour vous c'est quoi l'amitié ? J'ai demandé.

Selon Lew, l'amitié, c'est compliqué en vrai.
Pour moi l'amitié c'est ne pas partir quand l'autre déraille. Et puis ces sourires. Ces regards... ces étreintes et ces délires. J'ai demandé sur Twitter et je vous demande d'accueillir...


Et pour vous, c'est quoi, l'amitié ?

mercredi 1 mai 2013

Questions.

J'appréhende beaucoup et profite trop peu.

  • Le (classique) passage à l'âge adulte ?
  • Vais-je dire, faire, penser ce qu'il faut ?
  • Faut-il aimer ?
  • Faut-il pleurer quand c'est triste ?
  • Faut-il essayer ?
  • "Ça va pas détruire mon moi actuel ?"
  • Dois-je tout dire ?
  • Dois-je rester insouciant ? Est-ce mieux ?
  • Cap ou pas cap de lui dire que je l'aime ?
  • Cap ou pas cap d'embrasser ?, de fumer ?, de boire ?, de le/la prendre dans mes bras ?
  • Cap ou pas cap d'appuyer mes mains sur ce dos joli ?, d'appuyer la vie, la magie ?
  • Comment bien écrire ? Veux-je du succès ?
  • Suis-je normal ?
  • Fais-je ce que j'aime ? Voudrai-je changer ?

J'appréhende beaucoup, et me pose beaucoup de questions.